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Le constat est alarmant. Selon plus de 250 organisations humanitaires, un jour de dépenses militaires suffirait à mettre un terme à la faim dans le monde, en finançant les 5,5 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux plus vulnérables. Un constat d’autant plus alarmant lorsqu’on sait, qu’aujourd’hui, les conflits armés sont la principale cause de la faim en Afrique et dans le monde.

Conflit et faim dans le monde, un lien mortel

Selon un nouveau rapport de l’ONU, la faim provoquée par les conflits s’aggrave. La situation est critique. Pour ne rien arranger, un ensemble d’organisations non gouvernementales estime que, d’ici la fin de l’année, plus de 34 millions de personnes seront menacées de famine. Le nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) établit une corrélation directe entre les conflits et la fin. Ledit rapport révèle à cet effet que la situation dans huit endroits de la planète où l’on dénombre le plus grand nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire démontre clairement le lien « persistant et mortel » entre conflit et faim.

A cause des conflits, la situation en Afghanistan, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Soudan du Sud et Yémen s’est beaucoup aggravée. En revanche, grâce à un meilleur contexte sécuritaire, quelques améliorations ont été notées à ce niveau en Somalie, en Syrie et dans le Bassin du Lac Tchad. Au total, le rapport de l’ONU estime le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans les huit zones de conflit à 56 millions ! Selon José Graziano da Silva, le Directeur général de la FAO, « ce rapport démontre clairement l’impact des violences armées sur les vies et les moyens d’existence de millions d’hommes, de femmes, de garçons et de filles piégés au milieu des conflits ».

Hausse des actes de violences contre le personnel humanitaire

Pour ne rien arranger, le rapport de l’ONU note une hausse des actes de violence contre le personnel humanitaire. Cela a pour effet de forcer les ONG à suspendre leurs interventions, privant ainsi les populations d’une aide dont elles ont bien besoin.

A ce propos, le Directeur exécutif du PAM, David Beasley, révèle que « ce rapport démontre de nouveau le lien tragique qui existe entre conflit et faim, ainsi que son influence et ses conséquences sur le monde entier. Nous devons améliorer et faciliter l’accès aux zones de conflit de manière à pouvoir atteindre davantage de civils qui ont besoin de notre aide. Mais ce dont le monde a surtout besoin, c’est de mettre un terme aux guerres ».

Rappelons que l’utilisation de la famine comme arme de guerre est clairement condamnée par la résolution 2417 du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce dernier appelle au strict respect du droit international humanitaire de la part des parties d’un conflit armé, le but étant de minimiser l’impact que peut avoir la guerre sur la population civile, notamment du point de vue de la production et de la distribution alimentaires. Il s’agit également de garantir un accès sécurisé au personnel humanitaire.