Toutes les régions du monde sont touchées par des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes. Sécheresse, inondations… L’Organisation météorologique mondiale a publié le 29 novembre dernier son rapport sur l’état des ressources mondiales en eau, particulièrement inquiétant qui met en lumière le lien entre ces changements climatiques et l’accès à l’eau. Pour rappel, plusieurs milliards de personnes souffrent d’un accès encore trop précaire à l’eau.
Un rapport pour surveiller et gérer les ressources mondiales en eau douce
Les Nations-Unies ont récemment tiré la sonnette d’alarme sur un sujet sensible : l’accès à l’eau dans le monde. Des phénomènes météorologiques violents touchent en effet l’ensemble de la planète, à commencer par des conditions plus sèches que la normale en 2021 du fait du changement climatique ainsi que du phénomène météorologique de la Nina.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a en effet publié son rapport annuel afin de surveiller et de gérer les ressources mondiales en eau douce limitées. Petteri Taalas, le Secrétaire général de l’OMM, a déclaré à cette occasion que « les effets du changement climatique sont souvent ressentis à travers l’eau. Il s’agit par exemple de sécheresses plus intenses et plus fréquentes, d’inondations plus extrêmes, de précipitations saisonnières plus irrégulières et d’une fonte accélérée des glaciers, qui se répercutent en cascade sur les économies, les écosystèmes et tous les aspects de notre quotidien. Pourtant, nous avons une compréhension insuffisante des changements qui interviennent dans la répartition, la quantité et la qualité des ressources en eau douce ” ».
Il est ici important de préciser que 3,6 milliards de personnes sont confrontées au moins un mois par an à un accès insuffisant à l’eau. Plus alarmant : ce chiffre devrait atteindre plus de cinq milliards d’ici à 2050 ! Le rapport rappelle par ailleurs que 74 % de toutes les catastrophes naturelles étaient liées à l’eau entre 2001 et 2018.
Des phénomènes hydrologiques extrêmes
Le rapport indique également qu’ « en 2021, toutes les régions ont connu des phénomènes hydrologiques extrêmes sous la forme d’inondations et de sécheresse, qui ont eu un impact important sur les communautés et provoqué de nombreux décès ».
A la lecture, on apprend que de nombreuses régions du globe ont enregistré des conditions plus sèches que la normale en 2021. C’est par exemple le cas en Amérique du Sud au Rio de la Plata, qui subit depuis 2019 une sécheresse persistante, mais aussi dans le sud et le sud-est de l’Amazonie et dans des bassins d’Amérique du Nord (comme ceux des fleuves Colorado, Mississippi et Missouri).
Du côté de l’Afrique, le débit du Nil, du Niger, du Congo ou encore de la Volta a été inférieur à la normale en 2021. Le Kenya, l’Ethiopie et la Somalie sont également touchés de plein fouet par la sécheresse, avec des précipitations inférieures à la moyenne depuis plusieurs années. C’est aussi le cas dans certaines zones de la Russie, notamment dans l’ouest de la Sibérie et de l’Asie centrale.
A contrario, certaines parties du monde ont été frappées par de violentes inondations, comme c’est le cas en Chine, dans la province du Henan, ainsi que dans le nord de l’Inde et en Europe de l’Ouest. D’autres pays sont pour leur part touchés par des cyclones tropicaux, à l’image de l’Indonésie, le Mozambique ou les Philippines.
Enfin, le rapport rappelle que la cryosphère (les glaciers, les calottes glaciaires, la couverture neigeuse et le pergélisol) représente le plus grand réservoir naturel d’eau douce au monde. Près d’1,9 milliard de personnes vivent aujourd’hui dans des zones où les glaciers et la fonte des neiges fournissent l’eau. L’évolution de la cryosphère a donc un rôle majeur dans les écosystèmes, le développement humain, la sécurité alimentaire et la santé humaine.