Récemment, l’Union Européenne a affirmé sa volonté de mettre en place un pont aérien vers la ville de Goma, située dans l’est de la RDC. On apprend que ce pont sera déployé dans les plus brefs délais, avec comme but principal l’acheminement d’une aide humanitaire urgente aux populations locales avec la collaboration de l’Unicef et d’autres partenaires.
Aider la population sans pour autant l’exposer
Byamungu Bihago, un père de famille de la province du Nord-Kivu au Congo, explique que depuis l’arrivée des rebelles du M23, les prix de la nourriture ont augmenté. Pour cette raison, la décision d’ouvrir les routes est une bonne nouvelle pour les habitants de Goma. Cependant, Moïse Kakule, un défenseur des droits humains, déclare que cette décision a été prise sans mesures de protection adéquates pour la population et pourrait exposer les habitants aux actes barbares des terroristes du M23. Paulin Munyagala, un autre activiste des droits humains, ne croit pas que le cessez-le-feu annoncé sera respecté par les rebelles.
Pour soulager les populations touchées par cette guerre, l’Union européenne a annoncé la mise en place d’un pont aérien humanitaire entre l’Europe et la ville de Goma, tandis que le gouvernement angolais a déclaré qu’un consensus avait été trouvé avec les dirigeants du M23 pour un cessez-le-feu d’ici le 7 mars.
La RDC demande l’augmentation du budget de ses aides humanitaires
Le gouvernement congolais et la communauté humanitaire ont demandé aux différents bailleurs de fonds une somme de 2,25 milliards de dollars pour aider le peuple congolais, qui fait face à une crise humanitaire sans précédent. Bruno Lemarquis, coordinateur humanitaire des Nations unies dans le pays, souligne la taille de la somme demandée, mais insiste sur l’importance de répondre aux besoins humanitaires urgents des 489 acteurs humanitaires, nationaux comme internationaux, qui travaillent en RDC.
Pour Nathaniel Allaire Sévigny, membre du comité exécutif du forum des ONG internationales, il est crucial que tous les acteurs de la communauté humanitaire, du développement et du gouvernement se coordonnent pour traiter la crise dans son intégralité. Il rappelle que l’adresse des causes profondes de cette crise est primordiale pour réduire les besoins humanitaires futurs. Malgré les besoins pressants, seules 10 millions de personnes ont été ciblées par le plan de réponse humanitaire, alors que 26,4 millions de personnes sont dans le besoin.
RDC : les enfants sont les victimes principales de la situation humanitaire en dégradation
Parmi les 26,4 millions de personnes ayant besoin d’aide en RDC, 6,4 millions sont des enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë, une situation qui a empiré ces dernières années. Cette augmentation de la demande d’aide, qui était de 1,88 milliard de dollars l’année dernière, est due à la dégradation de la situation humanitaire dans le pays, notamment depuis la résurgence de la guerre contre le M23 à la fin de l’année 2021.
Ce conflit a entrainé le déplacement de centaines de milliers de personnes dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi qu’en Ituri. Une autre raison, indirecte cette fois-ci, est la crise russo-ukrainienne qui a entrainé une augmentation des prix sur le marché mondial, affectant le coût des produits importés, des transports, des opérations et de la logistique. Bruno Lemarquis estime que l’inflation a contribué à cette hausse des prix, aggravant la situation des populations vulnérables en RDC.